Le corridor biologique des Voirons

20 Déc 2020 | biodiversité, urbanisme

Qu’est-ce qu’un corridor biologique ?

 

Tout au long de leur vie, les animaux ont besoin de se déplacer pour se nourrir,  se reproduire ou encore conquérir de nouveaux territoires. Les plantes, elles aussi, se propagent par leur pollen ou leurs graines.

De son coté, l’homme développe ses activités et aménage le territoire en conséquence : voies de transport, zones d’habitation, zones industrielles, lignes électriques, agriculture intensive.

Suivant leur emplacement et leur ampleur, ces aménagements peuvent devenir des obstacles à la circulation de la faune et à la dissémination des plantes. à terme, un nombre d’aménagements trop important découpe le territoire, entraînant un isolement des populations d’animaux et de plantes dans des espaces cloisonnés.

Par conséquent, si l’une d’elles vient à disparaître, le milieu qu’elle occupait ne peut pas être recolonisé. Il n’y a plus de brassage génétique possible par l’arrivée d’individus extérieurs. On observe une baisse de la fertilité et une plus grande sensibilité aux maladies.

Petit à petit, des animaux et des plantes disparaissent, provoquant une diminution de la diversité biologique.

Pour enrayer cette baisse, il faut avant tout protéger de grands espaces non morcelés par des les infrastructures.
Mais aussi, sauvegarder dans le paysage, tous les éléments qui permettent de relier les espaces naturels entre eux et au besoin recréer ces liens quand ils ont été rompus.

C’est à dire préserver ou créer des corridors biologiques au niveau local ou au niveau régional.

En quoi cela concerne la commune de Chens-sur-Léman ?

 

Pour avoir un début de réponse, il faut monter au sommet des Voirons et observer le bassin lémanique. Premier constat, nous sommes sur la crête à 1500 m , derrière l’ensemble du massif du Mont Blanc et devant le Lac Léman !

A première vue, la ceinture d’urbanisation autour du lac semble continue avec aucune possibilité de communication entre les massifs montagneux et le lac.

Et bien non ! Une coulée verte de 5 à 10 km de large et de 25 km de long se déroule depuis l’importante réserve naturelle des Voirons, en longeant les deux cotés de la frontière, à travers les communes de Bons, Loisin, Veigy et débouche sur le lac à Chens-sur-Léman ! A l’exception  des coupures transversales de la N206 et N5, nous avons un espace presque continu de bois, marais, prairies et terrains agricoles. C’est l’un des derniers corridors biologiques existant autour du lac.

Il faut espérer que les acteurs franco-suisse de l’aménagement du territoire, qui sont bien au courant de cette problématique, prennent les mesures nécessaires pour assurer la préservation des éléments de paysage qui permettent le déplacement de la faune et de la flore d’un milieu naturel à un autre.

NB : Cet article est inspiré par la brochure produite par la FRAPNA, Apollon 74 et Pro Natura Genève dans le cadre du projet INTEREGG IIIA France/Suisse.

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