Nous n’approuvions pas la décision d’abattre
Pour rappel, il était question de l’abattage des 5 beaux marronniers qui participaient au charme du centre de notre village. Diagnostiqués sains, ils ont été abattus dans le cadre des travaux d’aménagement du centre-bourg.
Nos arguments étaient les suivants : à l’heure où le réchauffement climatique n’est plus une surprise pour personne, où il est prouvé que les arbres anciens sont non seulement des sources de fraicheurs (jusqu’à 7°C en moins à l’ombre d’un arbre qu’en plein soleil selon l’INRAE) mais aussi des puits de stockage du carbone incomparables à ceux de jeunes arbres, il nous semble incohérent et irresponsable de procéder à l’abattage de ces arbres centenaires.
Avec l’aide précieuse du GNSA (Groupe National de Surveillance des Arbres) et de FNE 74, nous avons réclamé à la municipalité ainsi qu’au Préfet des preuves que les autorisations nécessaires pour abattre ces arbres ont été demandées et acceptées (par courrier LRAR).
En effet, selon les Art R350-28 à R350-30 du code de l’urbanisme, la municipalité a pour obligation de démontrer que l’abattage est nécessaire à la réalisation du projet d’aménagement du centre-bourg. Elle doit également exposer les mesures d’évitement envisagées ainsi qu’un calendrier des mesures de compensation visant la préservation de la biodiversité (décret 2023-384). Les collectivités locales ne peuvent pas s’opposer à la communication de ces documents ayant attrait à l’environnement en vertu des articles L124-1 et L123-3 du code de l’environnement.
Or, après plusieurs mois de réclamations (par courriers, téléphone et rdv en personne en mairie), nous n’avions aucune réponse concernant ces autorisations et la mairie refusait d’entrer en matière concernant sa décision.
Nous avons alors alerté la presse ainsi que les habitants de la commune via nos réseaux et le groupe Facebook Vivre ensemble à Chens-sur-Léman afin de connaître leur opinion à ce sujet à travers une pétition « Non à l’abattage des 5 marronniers du centre de Chens-sur-Léman ».
Nous estimions que notre opposition était légitime. Pour rappel, selon l’article 2 de la Charte de l’Environnement intégrée à notre constitution (Loi constitutionnelle n°2005-205 du 1er mars 2005), « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement ».
Une pétition signée par plus de 1000 personnes
Malheureusement, notre mobilisation commune s’est tout de même soldée par l’abattage des arbres hier matin. Un 1er août des plus désolants, d’autant plus que ces cinq marronniers ont été abattus le jour du dépassement de la Terre.
La détermination obtuse de la mairie associée à l’inaction préfectorale ont eu raison de la demande pleine de bon sens de plus de 1000 personnes.
Néanmoins votre soutien nous donne de la force pour regarder vers l’avenir, nous poursuivrons nos actions de protection du patrimoine naturel sur notre commune comme nous le faisons depuis tant d’années.
Un immense merci aux signataires, à nos bénévoles investis, au GNSA et à FNE pour leur aide précieuse.